La nuit du furet

Aux éditions: 

Paulo-Ramand Eds
Roman

Résumé: 

Un jeune Lieutenant de Police criminelle est assassiné de trois balles dans le dos, une nuit, dans une ruelle mal éclairée de Paris. Le Service en charge de l’enquête échoue rapidement, au grand dam du Commandant Berthier, lui qui a été d’emblée écarté des investigations. Berthier ne voulant pas que le crime de cet équipier estimé reste impuni, décide de prendre en charge cette enquête en dehors de toute habilitation officielle. Commandant bourru et iconoclaste, Berthier a sous ses ordres une équipe aux caractères bien trempés qui accepte de le suivre dans cette aventure décalée, au-delà du permissible. Cette enquête sera marquée par des rebondissements multiples, aussi inattendus qu’extravagants, ponctuée en permanence par l’humour et l’ironie. Les différents obstacles empêcheront-ils l’émanation de la vérité, cette quête de justice aux accents multiples et variés ?

Extrait: 

   Durant les quelques heures qui suivirent le meurtre, Berthier se garda bien de s’exposer sur la place publique. Il préféra aller voir la femme et les enfants de Monnier, auxquels il promit de retrouver les assassins de Jean-Marc, pour apaiser quelque peu leur détresse. Mais il savait bien, au fond de lui-même, que les promesses sont parfois diffi-ciles à tenir, et notamment en matière de police criminelle. Nulle envie de répondre aux questions des journalistes et aux sollicitations les plus diverses. Il se contentait du mi-nimum vis-à-vis de sa hiérarchie et du Parquet, il errait dans les locaux du commissariat avec une gueule qui en disait long sur son envie de dialoguer. Ce qu’il voulait coûte que coûte était la conduite de l’enquête, tout autant que ses hommes qui souhaitaient trouver les coupables. Quand tout à coup, sa voix grave raisonna dans tout le ser-vice, et peut-être même jusque dans les arcanes du Palais de Justice.

   - NOM DE DIEU !!! ÇA NE SE PASSERA PAS COMME ÇA !!!

   Le Commissaire, sous l’autorité du Procureur, confiait l’enquête à un autre service de la Police Judiciaire. Rien d’anormal dans la procédure, il y avait même une certaine logique. Mais Berthier voulait lui-même prendre en charge les investigations, pensant que sa brigade était la mieux placée pour aboutir à la recherche de la vérité. La version officielle qui lui fut donnée était que lui et ses hommes étaient trop affectés émotionnellement pour assurer l’enquête dans sa plus grande rigueur, et que ceux-ci étaient dans cette affaire juge et partie, ce qui pouvait con-trarier la procédure judiciaire.

Mieux valait ne pas aller voir Berthier dans son bureau, son courroux dissuadait les plus audacieux.

   - ILS ME PRENNENT POUR UN CON ! ICI, ON FERAIT TOUT ET N’IMPORTE QUOI, « …DANS SA PLUS GRANDE RIGUEUR… ».

   Sa mauvaise foi était légendaire, il se doutait bien que l’enquête serait assurée par un autre service. Mais le fait de la confier au Commandant Brisard lui était insuppor-table.
« Ce jeune loup qui ne manque jamais de faire la génuflexion face à toute forme d’autorité. »

   Berthier se rendit alors sur les lieux du crime, en pre-nant d’infinies précautions pour ne pas être reconnu. La ruelle était normalement rendue inaccessible au public, mais son sang ne fit qu’un tour lorsqu’il aperçut des membres de la Police Scientifique, bien qu’au fond de lui-même, il éprouvait une certaine satisfaction.
   Que compte-t-il trouver, cet imbécile de Brisard ? Des traces de pisse de chien, des mégots, des papiers gras, des crachats ? Ils vont aller loin avec ça !

   En vieux briscard, il savait que Brisard faisait fausse route.

  Et que feront-ils quand ils s’apercevront que tout ce cirque n’a servi à rien ?

La génèse: 

Bien que je « sois satisfait » du travail réalisé jusqu'alors, j'ai conscience de mes imperfections et de mes insuffisances, et je dois en conséquence franchir une étape supplémentaire à travers ce cinquième ouvrage. Ce qui ne varie pas, c'est avant tout la dimension du plaisir. Plaisir d'écrire sans entrer dans une logique commerciale, plaisir d'écrire sans me référer à un style ou à certains écrivains, et tout simplement plaisir d'écrire pour donner du plaisir à mes futurs lecteurs.

Le premier objectif est de réaliser un ouvrage plus étoffé, en essayant si possible de doubler le nombre de pages. La longueur n'est pas forcément synonyme de réussite, mais les personnes ayant gentiment exprimé leurs commentaires sur « Help! » ou « Que vaut la vie d'Ursule? », regrettaient que ces romans soient trop rapidement lus. Dans cette optique, je ne vais pas tirer des plans sur la comète, je procéderai comme avant, mais en allongeant « le tir ».

Le second objectif est de sortir ce livre du relatif anonymat des précédents. Mon invalidité ne me permet pas de me déplacer pour présenter mes ouvrages, pour participer à divers salons du livre. Je dois alors changer de maison d'édition, afin que celle-ci prenne en charge la vente et en assure la promotion.

L'idée de départ vient d'une nouvelle que j'avais écrite bien avant, au cours de laquelle je mettais en scène un Commissaire bourru et iconoclaste.
Comme pour le reste, la construction de la personnalité de ce Commandant de Police criminelle se fera au fur et à mesure. Je vais lui affubler des adjoints aux caractères bien trempés, différents de par leurs origines ou leurs caractéristiques physiques ou mentales. Au-delà du fantasque, l'angle choisi sera celui de la confusion des pouvoirs, avec comme personnage symbolique le Procureur. Ce n'est évidemment pas l'Institution qui est remise en question, mais la tentation politique (du gouvernement Sarkozy) à vouloir remettre en question les prérogatives du Juge d'Instruction.
En déroulant une histoire toujours basée sur l'improvisation, je ne peux «rester sérieux», l'humour, l'ironie, les scènes invraisemblables, constituent du plaisir à l'état brut, et donnent un parfum particulier au récit.

Ces personnages embarqués dans des histoires extravagantes m'ont «habité» pendant de longs mois, ils sont devenus modestement si attachants et familiers, qu'écrire une suite devenait alors une évidence, voire une nécessité sur un plan personnel. «Berthier and co» continueront à vivre, à se fondre dans le burlesque et le rocambolesque .