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Aux éditions: 

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Roman

Résumé: 

Egarée dans ses pensées et dans un demi-sommeil, Maria faillit ne pas descendre à la bonne station, laquelle lui permettait de prendre la correspondance pour le Collège Olympe de Gouges. Elle marcha alors d'un pas vif dans les stations du métro, portée par ces milliers de personnes qui ont comme elle un chronomètre dans le lobe gauche du cerveau, puis leur emploi du temps de la journée dans le droit. Elle arriva à la sonnerie, juste de quoi reprendre son souffle avant d'attaquer les cours de la matinée. Depuis quelques années, elle embrassait cette profession à pleines mains, laquelle la propulsait telle une fusée dans l'échelle sociale. Bien que cette fonction ait perdu une partie de ses lustres d'antan, Maria était animée de l'envie propre aux vocations. Orpheline de père et mère à l'âge de sept ans, elle avait trouvé l'énergie nécessaire pour se motiver et étudier en dépit des multiples difficultés rencontrées.

Extrait: 

   Ces propos font aussi mal que la gifle qu’il m’a assénée avec une rare violence. Puis viennent les coups de pied alors que je suis encore à terre. Par réflexe, je me replie en position foetale, en protégeant mon visage entre mes mains. Mais les coups me font de plus en plus mal. Il vise consciemment ou inconsciemment mon ventre, il s’acharne sur le symbole de la fécondité. Si il ne cesse pas, mes organes vont finir par éclater. Mes incantations n’arrêtent pas cette folie meurtrière. L’alliance des coups et des insultes est insupportable, je crie de toutes mes forces afin que ce monstre arrête de me frapper.

   – Salope, c’est de ta faute ! Tiens, prends ça, espèce de dégénérée !
   Ce calvaire paraît durer une éternité. Seul lui y mettra fin quand il le désirera, quand la raison et le discernement commenceront à prendre le pas sur ses pulsions destructrices. Plus les secondes s’égrènent, et moins je sens les coups. Je perds connaissance, mon cerveau ne doit plus supporter les violentes décharges électriques qui l’assaillent. Comme le taureau dans l’arène qui affaibli par des salves de banderilles et de piques, doit espérer la fin, afin de se réchauffer une dernière fois dans le sable avant que son corps ne devienne froid.

La génèse: 

Le premier roman aura pour thème les violences conjugales. Ecoutant et appréciant depuis son premier album les chansons d'Yves Jamait, l'une d'elles va plus particulièrement retenir mon attention. « Je passais par hasard » ( 3° album) évoque ce douloureux et insupportable phénomène, et la qualité de l'interprétation «  me prend aux tripes ». L'idée est alors toute trouvée, je me lance sans scénario préconçu, sans méthode, en laissant libre cours à mon imagination. Je prends alors du plaisir à écrire, contrairement à mes deux premiers essais.

Bien évidemment, je ne suis pas un écrivain, et à fortiori un littéraire de formation. Je suis confronté à d'autres difficultés, mais j'écris ( trop?) vite, je ne suis pas confronté au problème de la page blanche. Les idées viennent au fur et à mesure, l'histoire prend corps, les personnages prennent vie, je suis complètement imprégné. Les deux contraintes évoquées précédemment n'ont plus lieu, l'écriture devient alors une vraie activité de substitution, toute chose étant égale par ailleurs.

L'écriture de ce roman est rapide, le travail de lecture et de correction s'avèrant le plus fastidieux. Bien que le livre ne soit pas très conséquent, il préfigure ma façon d'écrire de pur autodidacte. Une fois le thème choisi, j 'écris en « une fois », je reviens rarement sur tel ou tel passage. Mon expérience d'enseignant m'aide à structurer mentalement l'histoire, la construction d'un plan étant la base de tout travail de dissertation.

Bien qu'il s'agisse d'une fiction, celle-ci n'est jamais totalement objective, des éléments d'ordre personnel émaillent plus ou moins visiblement la trame de celle-ci. J'éprouve alors une certaine satisfaction à incorporer une partie de moi-même, de façon discrète, subtile, l'intime étant réduit à un édulcorant. Il s'agit néanmoins d'exprimer des sentiments, dans une forme indirecte de thérapie.

Je trouve l'ensemble « réussi », il me donne tout du moins la satisfaction que je recherchais dans l'écriture: la liberté, le plaisir,l'imagination.La voie est tracée, même si un fossé immense se présente sur le chemin: passer de la publication à la vente, au plaisir d'être lu.