A l'encre noire

Aux éditions: 

EdiLivre.com
Roman

Résumé: 

Dix nouvelles sombres, noires, dramatiques. chacune d’elles se rattache à un thème comme la vengeance, l’injustice ou l’aigreur. Une fiction reflet d’une certaine réalité, des « destins » individuels qui basculent dans l’extrême et les tréfonds. Dix nouvelles qui nous amènent à nous interroger sur la complexité de l’existence et des rapports humains. Dix nouvelles écrites à l’encre noire...

Extrait: 

 Quand la porte s’ouvrira

Le 20/10/2006,
Au Tribunal de Grande Instance, le prévenu, M. Martin, est déclaré coupable d’infractions au Code de la Route ayant entraîné la mort de Mademoiselle Vérane Laguire, avec circonstances aggravantes :
– conduite en état d’ivresse
– excès de vitesse
– absence de permis de conduire
En vertu de ces circonstances et des dispositions légales en la matière…
… M. Martin est reconnu coupable d’homicide involontaire, et condamné à 3 ans de prison ferme à compter de ce jour.

Le 19/10/2009,
La journée d’Olivier débute par une succession d’étourderies, d’oublis et d’erreurs. Manifestement, ce professeur de français, sérieux et discret, avait de tels troubles émotionnels que les gestes ou les activités relevant de l’habitude et du savoir-faire étaient inexplicablement marqués par le sceau de l’incapacité. Il déambule dans les couloirs du lycée, tel un zombie, en évitant de façon grossière et empruntée tout contact avec d’autres adultes. 11 heures, il interrompt ses cours, inapte à assurer la continuité de sa journée de travail, lequel avait pourtant été ces dernières années un refuge et une échappatoire.

20 heures, Khaled arrive chez Olivier. Ce dernier qui vivait seul depuis deux ans avait laissé un message à son ami, empreint d’un certain mystère et d’une solennité non coutumière.

Après les salutations d’usage, Khaled se rend vite compte que l’attitude et le teint livide d’Olivier ne font que corroborer ses inquiétudes. A la lueur de leur longue camaraderie, Khaled mesure alors l’importance de sa présence en ces lieux. Olivier est peu loquace, leur amitié se lit dans les échanges de regards, les mots viendront certainement lorsque la tension intérieure qui semble l’assaillir voudra bien desserrer son étau. Ce silence finit par devenir pesant, il emplit la pièce d’un bruit sourd qui crève les tympans du coeur et de la raison.

– KHALED !
L’énoncé de mon prénom résonne comme un son strident dans mon esprit engourdi par la froideur de l’attente et de l’incompréhension.
– Demain matin, à 8 heures, l’assassin de ma fille va sortir de prison. Il respirera l’air de la liberté, retrouvera les siens, l’éveil de ses sens le mettra en émoi. Quant à moi, demain matin à 8 heures, l’image de Vérane me conduira un peu plus vers les abîmes.
Sa mort me hantera jusqu’à la fin de mes jours, je suis affectivement mort, vidé du sang de mon sang.

La génèse: 

 La publication de ce sixième ouvrage ne correspond pas chronologiquement à sa réalisation. En effet, il s'agit de mes premiers pas dans le monde de l'écriture puisque j'avais participé à quelques concours de nouvelles après « A la croisée des chemins ».J'ai au fil du temps écrit d'autres nouvelles en prenant comme angle la dramaturgie. Mais la noirceur des situations ne constituait pas un objectif en soi, il fallait avant tout aborder des thèmes universels ( la vengeance, l'injustice, la folie...) ou plus contemporains comme les licenciements abusifs, sans prétention quant à la portée de la réflexion.

Je vous livre à ce titre deux informations.

Une de ces nouvelles est directement inspirée de mon vécu, bien qu'il s'agisse d'une fiction. Ma maladie m'a progressivement conduit à l'invalidité avec son corollaire de souffrances,de frustrations, et de solitude. Même si l'aigreur n'est pas un sentiment constructif, elle est dans mon cas plus ou moins présente, voire incontournable. Je regrette ne pas avoir abordé la rupture des relations d'amitié, laquelle entretient profondément les sentiments de déconsidération et d'estime de soi.

Une de ces nouvelles a été fondatrice dans l'écriture de « La nuit du furet ». Le Commandant en charge des recherches de l'enfant disparu avait tous les traits de « Berthier ».Dès lors, après avoir écrit ce roman, il m'a fallu modifier cette nouvelle afin d'opérer une distinction. Celle-ci a certainement été l'élément déclencheur de « La nuit du furet », centrée sur ce personnage iconoclaste et dérangeant.